langage d'évocation et récits de vie
« Un des problèmes majeurs de l’accès à la parole chez l’enfant, c’est précisément cette capacité à transformer les faits en évènements » Philippe Meirieu.
Quelles situations de communication vont aider les élèves à acquérir le langage d’évocation pour ensuite entrer dans le texte écrit ?
Les premières traces de récit passent par le cahier de liaison dans lequel l’élève et sa famille retrouvent les évènements de la vie de classe. L’album langage permet dans un premier temps un langage descriptif qui ,avec l’aide de l’adulte, va devenir narratif.
Mais les situations d’apprentissage supposent une programmation des progressions. C’est pourquoi, le moment est venu de proposer aux élèves une situation de récit de vie dont la difficulté majeure est de rapporter des évènements à leurs pairs qui ne les ont pas vécus. Cependant , la nécessité de construire de nouveaux savoirs et savoir-faire induit que l’élève se sente progresser et que les défis relevés l’incitent à persévérer. Pour cela , la situation difficile doit être compensée par une vraie motivation à la vivre.
La réflexion menée est de créer un cadre de projet de classe dont tous les élèves sont acteurs, nourris du lien collectif que représente l’échange de la marionnette.
Ainsi donc, pour ce dernier trimestre, dont la dominante est « Le langage au cœur des apprentissages », les élèves vont emmener , chacun leur tour, la marionnette chez eux pour en faire le récit au retour en classe. Ce récit de vie constitue un excellent exercice de langage d’évocation. L’étayage de l’adulte est primordial dans le sentiment de prise de risque que cet exercice constitue pour l’enfant. Il lui faut affronter le groupe ( le récitant est face au groupe) et donc oser prendre la parole : un vrai défi pour les faibles parleurs, surmonter ses difficultés à s’exprimer, rapporter une histoire constituée d’éléments personnels, répondre aux exigences du contrat . Il est donc primordial de créer un cadre sécurisant pour poser des conditions favorables. Pour cela, l’intégration de la famille au projet rassure l’élève, la famille est sollicitée puisqu’elle accueille la marionnette. Cette confiance réciproque situe l’élève dans un climat de respect. De plus , cette pédagogie d’ouverture aux parents les incite à s’intéresser au travail scolaire et à prendre leur place comme partenaires essentiels.
A suivre.