série "début d'année": je crains la rentrée
Pour la première période , je vous propose une série d'articles sur les questionnements du début, à raison d'un éclairage par semaine.
Voici le programme des affirmations qui seront traitées:
1 Je crains le jour de la rentrée
2 Je ne supporte pas ou plus les pleurs.
3 J'ai peur de parler aux parents.
4 J'ai le sentiment que cela va dans tous les sens.
5 J'ai le sentiment de ne pas avoir d'autorité.
6 Je me sens découragée.
Ainsi donc nous commençons par le commencement et nous abordons un sujet délicat traité précédemment sous le titre « Les états d'âme de la rentrée ».
JE CRAINS LE JOUR DE LA RENTREE
Je crois qu'il n'est pas inutile de revenir sur cette peur, bienheureux ceux qui abordent la rentrée avec distance et sérénité , peut-être sont-ils des fidèles lecteurs qui ont appris à surmonter cette crainte ( pardon je fais de l'auto-rêve).
Plus sérieusement, la rentrée est souvent synonyme d'anxiété et de rumination mentale. La classe prend d'abord forme dans notre imaginaire et comme celui-ci a généralement tendance à envisager le pire ou du moins le difficile, ce n'est pas sans nous confronter à une certaine tension. Notre vie personnelle prend la teinte école, nous vivons école avant l'école. Les plus grandes craintes apparaissent: « Comment vont être mes élèves, pourvu que je n'ai pas un solide, du genre à ….. qui était si difficile, vais-je arriver à tout faire, ma classe, la maison , les enfants, et les parents, comment vont-ils être, que vont-ils vouloir, comment vais je les rassurer alors que je suis moi-même emportée par mon émotion, pourvu que ça ne pleure pas trop, pourvu qu'il n'y en ait pas un qui se sauve, comment je vais gérer une classe de 30, qu'est-ce que je vais leur faire faire, est-ce qu'ils vont m'écouter …... »
Alors d'abord, il faut savoir que la grande majorité des enseignants est dans le même état, personne n'est tout seul à s'inquiéter, chacun le vit peut-être différemment mais c'est partagé. Il faut donc en conclure que c'est NORMAL, que c'est une bonne réaction et qu'elle manifeste son propre désir de réussir. Par conséquent, au lieu de chercher à contrer ce sentiment d'anxiété, il est plus juste de l'accepter et de le laisser s'exprimer. En faisant cela, il y a de fortes chances de l'atténuer, ça peut paraître paradoxal mais c'est une vérité. Il est aussi possible de reprendre toutes ses questions et d'y répondre avec raison. Si mes élèves sont difficiles, je vais tout mettre en oeuvre pour établir des règles , un fonctionnement afin de les canaliser, je trouverai des solutions parce qu'il en existe....
Raisonner sur un problème plutôt que se laisser envahir par ses émotions est une attitude à développer. Sous le coup de l'émotion, il est bien difficile de trouver la réponse adéquate.
Ensuite la préparation joue un rôle apaisant, c'est un peu comme avant un examen, avoir le sentiment d'être prêt parce qu'on a travaillé rassure. Le jour de la rentrée demande une préparation spécifique, il est mieux de prévoir le plus en détail possible de manière à cerner tous les aspects et être clair sur le déroulement. Personnellement, je connaissais quasiment par coeur tous les prénoms de mes futurs élèves, ainsi la difficulté de se souvenir afin de les appeler était inexistante. Et les enfants (ainsi que les parents d'ailleurs) étaient sensibles à ce détail, ils se sentaient reconnus.
Enfin en allant chercher au fond de soi les sentiments et les raisons qui nous ont amenés à devenir enseignant , il y a de fortes chances de retrouver le désir d' être enfin dans sa classe. Et puis , il y a les projets, les souvenirs de bons moments partagés avec ses élèves, les grandes réussites, l'envie de faire de nouvelles choses, le désir de découvrir de nouveaux élèves, c'est ce que j'appelle les plaisirs anticipés. C'est pourquoi lors de la rentrée quand on prévoit des choses un peu particulières ( faire faire le dessin à la famille, inventer l'apparition de la marionnette,,,) on savoure à l'avance l'effet produit sur les personnes et notamment les élèves. Ce sont tous ces petits moments de joie qui nous donnent envie d'y être et atténuent notre crainte du grand jour.
Pour terminer, un petit mot sur les pleurs avant d'écrire plus longuement sur ceux-ci. Cette année, je vous propose un livre qui explique que pleurer peut soulager, c'est pourquoi, j'aimerais que vous ne l'oubliez pas lorsque vos élèves vont vous remplir la classe de leurs pleurs, accrochez vous à cette idée: il leur faut évacuer la tension, autorisez les à le faire. Et comme je le disais plus haut, c'est paradoxal mais cette attitude a beaucoup plus de chance de les calmer.
Si vous avez besoin d'évoquer vos craintes, ce blog vous est ouvert, l'écoute est assurée.
Si vous avez envie de dire comment vous avez surmonté et comment vous abordez sereinement, ce blog vous est ouvert.
Si vous avez envie de dire que vous n'avez jamais ressenti de crainte, ce blog vous est ouvert.