la sécurité lors des sorties scolaires

Publié le par isa

rangs.jpgLa sortie scolaire représente une autre situation qui demande une grande vigilance.La sécurité est prise en compte dans son organisation.

Qu'elle soit occasionnelle ou bien régulière, celle-ci est pensée avec la même rigueur.

Ce n’est pas rien de décider une sortie avec une classe de 30 petits dont certains ne savent pas marcher sur le trottoir, n’ont pas d’endurance, n’ont peut être jamais parcouru à pied les environs et n’ont aucune conscience des dangers que la rue recèle.

C’est pourquoi les premières sorties tiennent compte de toutes ces hypothèses et ne peuvent être ni trop éloignées en distance de l’école, ni insuffisamment cadrées.

Afin d’habituer progressivement les élèves à marcher en groupe et à être respectueux du code de la route, il est conseillé de mettre en place des petites sorties d’initiation.

Pour ma part, les conditions matérielles étaient les suivantes :

Les élèves rangés deux par deux se tenant par la main et tenant chacun de part et d’autre une corde.

Trois adultes encadrant le groupe avec un adulte en tête tenant les deux cordes, un adulte fermant la marche et tenant aussi les deux cordes et un dernier adulte faisant l’observateur du milieu aidant les élèves qui se lâchaient ou lâchaient la corde.

 

Le système de corde évoluait au fur et à mesure des sorties, les deux cordes étant remplacées par une corde centrale qui permettait de mettre les élèves alternés (de part et d’autre de la corde), ceux-ci ne tenant plus que celle-ci. Puis lorsque les règles de déplacement semblaient bien acquises, les premiers rangs formés d’élèves deux par deux (sans corde) étaient lancés sur une petite distance.

 

Lors des premières sorties, des explications étaient données sur ce qu’est un trottoir et à quoi il sert, la route, la rue, les passages pour piétons et la manière de s’y engager. Cela peut paraître d’une grande évidence, mais pourtant certains élèves n’ont jamais quitté leur poussette ou bien les bras des adultes et n’ont aucune notion du risque encouru.


Ces premières promenades pouvaient sembler bien courtes en distance et pourtant que d’énergie déployée pour mener son groupe de façon ordonnée en tenant compte des rythmes si différents les uns et des autres.

Assez vite, l’enseignant observe ceux qui ont la résistance et ceux qui se fatiguent et traînent des pieds. Il est préférable de former les binômes en fonction de cette complémentarité.

 

En outre, l’enseignant peut choisir d’accompagner à la main un élève particulièrement vulnérable, soit par son comportement désobéissant, soit par sa trop grande fatigabilité.

 

Le taux d’encadrement imposé par les textes officiels exige deux adultes pour 16 élèves et au-delà un adulte supplémentaire pour 8 élèves, ce qui signifie que pour 30 élèves, il faut prévoir 4 adultes.

Cette balade est conditionnée à l’autorisation du directeur ( trice).

 

Concernant les accompagnateurs bénévoles, il est souvent fait appel aux parents volontaires.

Personnellement, je faisais part du projet de promenade dans les cahiers de liaison, les parents s’inscrivaient et savaient qu’en fonction du nombre de volontaires, il y aurait (peut-être) un tirage au sort. Celui-ci se déroulait en regroupement avec les élèves. Des petites figurines symbolisaient le nombre de parents nécessaires ( ex : 3 bonhommes playmobil pour 3 parents qui accompagnent), des petits papiers avec le nom de chaque parent , la marionnette qui tire un petit papier , celui-ci est posé devant chaque figurine et lorsque celles-ci sont attribuées ,les élèves comprennent que les autres parents ne viendront pas. Cette façon de procéder a l’avantage de ne décevoir personne dans la mesure où chacun a eu sa chance.

Avant le départ en promenade, les recommandations aux parents qui accompagnent doivent être le plus précises possible. Si des petits groupes sont formés et mis sous la responsabilité d’un adulte, celui-ci doit savoir qu’il a l’obligation de donner la main à son groupe, qu’il doit veiller à toujours voir celui-ci ( dans le cas, d’un mélange ponctuel), qu’il suit le grand groupe et ne peut en aucun cas s’éloigner. Il est rappelé que le responsable reste l’enseignant et qu’il peut à tout moment choisir de récupérer un élève  si celui-ci se montre difficile avec un autre accompagnateur ( y compris si c’est le propre enfant de ce dernier).

 

Afin de bien mémoriser son accompagnateur, j’ai toujours demandé aux élèves de choisir avec qui il souhaitait aller, ainsi durant un regroupement, chacun faisait son annonce.Sur une grande feuille, devant chaque nom d’adulte, il y avait des rectangles correspondant au nombre d’élèves à encadrer, les élèves s’inscrivaient puis lorsqu’un adulte n’avait plus de rectangles disponibles, les élèves restants devaient choisir une autre personne.

J’ai pu constater qu’en procédant de cette manière, les élèves assumaient leur choix et se montraient satisfaits donc respectueux du groupe qu’ils formaient.

 

D’autre part, ces sorties sont aussi l’occasion d’inciter des familles particulièrement en retrait à venir vers l’école et de créer un lien favorable à leur investissement scolaire. Effectivement, dés lors que l’enseignant accorde sa confiance et se montre très explicatif dans ce qui est attendu d’un accompagnateur ( je n’hésitais pas à tout détailler, même ce qui nous semble découler du bon sens), celui-ci participe activement et fidèlement.

 

Cette série sur la sécurité touche à sa fin, j’ai certainement oublié des situations, je compte sur vos commentaires pour relancer la discussion. C’est une grande responsabilité une classe, cette vigilance quotidienne ne peut être négligée, à chacun de trouver les meilleures conditions d’enseignement pour arriver au point d’équilibre qui est l’apprentissage de l’autonomie et la protection des enfants qui sont confiés par leurs parents.

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Publié dans rentrée scolaire

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B
Bonjour isa<br /> Je viens vers toi car j'ai besoin de conseils. Je suis ,le jeudi ,la décharge d'un directeur d'une classe de TPs/Ps (que je ne vois qu'une fois par semaine). Le directeur veut organiser une sortie scolaire sur mon jour de présence où il faut prendre le métro et le bus de ville ( certains voyageront donc debout...). Je ne me vois pas prendre la responsabilité de cette sortie avec de si jeunes enfants dans ces conditions.Je me suis permise de dire non mais il insiste et me dit qu'il sera présent. Peux tu m'aider? Suis en droit de refuser car en cas d'accident la responsabilité retombera sur moi. Merci d'avance .
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B
Merci beaucoup Isa :-) Le directeur a accepté de déplacer la sortie sur un autre jour (pas la possibilité d'un adulte pour deux enfants et les élèves sont vraiment très jeunes (à peine 2 ans pour certains)).J'ai déjà beaucoup de mal à gérer la classe en n'étant présente qu'une fois par semaine ...Je lis tes articles avec beaucoup d'intérêt et je te remercie pour ta disponibilité!
I
Oui tu peux refuser ou avoir un encadrement qui corresponde aux risques, c'est à dire un adulte pour deux enfants de manière à tenir la main de chacun.
E
<br /> <br /> Isa<br /> <br /> <br /> je suis prise par le temps pour lire tous les messages et commentaires, mais je voulais te remercier pour tes derniers articles concernant la surveillance des récréations et des sorties<br /> scolaires.<br /> <br /> <br /> Avec l'expérience, il y a des choses qu'on fait et on se rend même plus compte que c'est l'aboutissement d'un cheminement.<br /> <br /> <br /> Je vais essayer, sur tes conseils, de prendre par la main mes élèves isolés quelques instants pendant la récration pour réussir à se calmer: c'est certainement une bonne piste. Je<br /> prends le temps de faire reformuler ce qui s'est passé, de rappeler à la règle, mais le contact physique est plus "éduquant" que d'aller s'asseoir un instant.<br /> <br /> <br /> <br />
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I
C'est l'avantage de ce blog, on découvre d'autres manières d'agir et c'est bienfaiteur pour trouver soi-même son attitude. Je ne sais si c'est la solution la plus efficace mais c'est celle que j'utilisais : donner la main est symbolique. L'adulte dit à l'enfant :"j'ai l'intention de t'aider". Certains tentaient de se défaire de cette main, je les tenais fermement en leur disant: "N'insiste pas, je suis forte et je te garde pour t'aider à te calmer" Alors je sentais la main se relâcher et les tensions s'apaiser, ensuite on pouvait tenter de discuter.